roman,Les crimes des esquisses ,chapitre 2

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                            Chapitre 2

Fascination

« La fascination a ceci d'extraordinaire qu'elle ne s'embarrasse d'aucun interdit. Aucun jugement de valeur. »
Rajae Benchemsi




Michael se retrouva devant trois inconnus mais comprend très vite qu’il s’agissait des locataires attendus. Décidément ils se sont donné le mot entre eux. Tous arrivés dans la même matinée. Il les a reconnus par une seule personne parmi les autres, madame Fatine Adam enceinte jusqu’au cou et aussi énorme qu’une montgolfière. Il avait peur qu’elle n’accouchât tout de suite tellement son ventre était bien démesuré. Ses chevilles aussi sentaient une grosse fatigue, reposant sur des chaussures en cuir bleu marine à scratch surement pour le confort de ses pieds légèrement gonflés. Le plus important était d’ allier confort et qualité plus que l’esthétique .On dit qu’ils réduisent les douleurs dorsales pour la même occasion. Une femme enceinte pouvait ressentir tous ses désagréments à quelques semaines du terme de sa grossesses. Malgré sa fatigue on observait un visage rayonnant et souriant. Un homme se tenait près d’elle le bras légèrement engourdis par le port d’une cagette de pile de livres. Il était grand brun, légèrement enrobée, coiffée d’une casquette grise et enveloppé d’un long manteau gris clair. A sa droite une jeune fille aussi mince qu’un haricot arborant elle aussi une casquette noire d’un mélange de matière laine et tweed. Elle était de dos admirant la rue enneigée et les commerces. Soudainement elle se retourna à ce moment-là, le regard de Michael se détourna et son visage devint rouge écarlate et surpris de cette rencontre. De son côté aussi la jeune fille du nom de Natacha Grace fut agréablement surprise, elle s’avança devant lui et d’une voix douce lui parla.
-Bonjour Michael, vas-tu nous regarder mourir de froid et nous scruter longuement ? pouvons -nous entrer ?
-Décidemment je suis maladroit, absolument et bienvenu à vous. Je vous attendais. Sauf toi Natacha.
Mais il rectifia immédiatement sa maladresse.
-Pardon Natacha. Ce n’est pas ce que je voulais dire. Tenez continuer tout droit et poussez la porte à votre gauche.
Michael donna un coup de main en portant valises, paniers et autres petits cartons avec l’aide de Mr Kélian d’après la fiche que Daniel avait soigneusement laissé. Il avait 45 ans, il était chef cuisinier. Mais Michael était plutôt intéressé par la jeune fille Il n’en revenait pas de la présence de Natacha. La dernière fois qu’il l’avait vu danser sur scène, c’était il y a quelques mois à l’opéra de Lyon en compagnie de sa mère et Daniel. Ils entretenaient une relation très perplexe intime à leur façon. Mais ils se connaissaient bien plus qu’ils ne le pensaient. Ils partageaient une passion commune l’art, au sein de l’Opera de Lyon. Les timides sourires lors de leurs rencontres fortuites dans les couloirs des murs de l’opéra éveillaient les soupçons sur leur relation. Les rires échangés sans parler de leurs sentiments amoureux n’échappaient pas aux regards des gens c’étaient le sujet préféré de leurs camarades
« Enfin un visage qui me redonne sourire se disait-il dans son esprit ».
Il se rappela un épisode ou il revoyait son visage d'ange sur le toit ou plutôt une sorte de terrasse. Elle se réfugiait à cet endroit afin de se concentrer sur ses pas de danses parmi tous ces merveilleux souvenirs. Mais un seul marqua son esprit, celui de la dernière rencontre très rapide sur la place Bellecour il y quelques semaines.
Voilà un visage qui lui redonna gaité se répétait -il à nouveau. Mais il semblerait que cette fois-ci même les murs de cet immeuble et les hôtes entendirent cette douceur. Il en devint tout rouge, ils étaient tous réunis dans le bureau au Rez-de-chaussée, un petit local avec un bureau, quelques étagères ou dormaient des outils. On pouvait remarquer des boites ou étaient allongées différentes ampoules et un long panneau habillé de petites et moyennes clés surement ceux des appartements avec toutes celles qui ouvraient la salle de sport, le local à chaudière central de l’immeuble. Des tableaux accrochés aux murs tous d’un style marin qui font référence au lac Jonageville. Tout était bien organisé cela ressemblait plus à un bureau d’avocat qu’une loge de concierge. Quelques dossiers trainaient sur le bureau et bien sûr tous les documents des nouveaux locataires. Une note en papier s’affichait sur la page mentionnant une date d’occupation non reconductible. Les formulaires n’attendaient que leurs signatures. C’était plutôt étrange, résonnait dans sa tête rien n’était logique tout était contradictoire à la vie que menait Daniel. Chacun des locataires lisaient leurs contrats et signaient avec un sourire le papier qui faisaient d’eux les nouveaux voisins de Michael. Soudainement Michael osa la question qui le rongeait. Puis d’un coup une phrase sorti de sa bouche spontanément
-Dites j’ai remarqué que vos contrats mentionnaient que vous serez ou plutôt vous êtes locataire que pour une durée de 3 mois. Et toi Natacha un peu un an Et ensuite quoi vous repartez dans vos provinces 
D’une voix plutôt grave Kélian lui répondit
-Il est vrai que c’est plutôt curieux de signer juste pour quelques mois mais mon métier aime découvrir le monde donc je suis plutôt un voyageur et curieux de nos régions même si j’adorerai m’installer dans un endroit.
Et il ajouta
-Mais peut être que se sera ici. Nous verrons bien.
-Et vous madame Fatine ? Demanda Michael
-Je suis en congé maternité comme vous pouvez-le constater. Je pense m’arrêter pour m’occuper de mon bébé à la naissance. Ensuite je retournai à Lyon. Je veux juste me ressourcer et profiter de mon petit ange.
Une petite voix s’imposa, celle de Natacha et raconte à son tour sans attendre la curiosité de Michael.
-Comme tu le sais Michael je suis ou plutôt j’étais la danseuse de notre région.
Michael rajouta avec dévouement et avec fierté une déclaration qui n’étonnait personne.
-Tu veux dire une des plus grandes stars de Lyon et de la France entière.
-Je ne danse plus depuis quelques mois. J’ai eu une chute au sol, les ligaments déchirés. Je ne peux plus danser. Voilà tu sais tout. Je veux m’installer ici et ouvrir une école de danse.
Elle était si affectée et si triste. On le remarquait à sa voix, il y avait un léger tremblement dans sa voix dû à l’émotion encore vivante en elle. On pouvait presque voir des larmes coulées. Son ami voulait tant la prendre dans ses bras et la réconforter mais il s’est abstenu.
Michael était très choqué par ce qu’il venait d’entendre. Il était son plus grand fan et secrètement amoureux de Natacha. Après cette réunion autour de signatures, de remise de clés au sein de leur nouvel immeuble. Ils découvraient pièces après pièces parcourant le local à poubelle jusqu’à la salle de sport sans oublier les sous-sols sur deux niveaux. Le niveau le plus bas abritait les garages et au niveau supérieur les locaux des débarras. Les habitants pouvaient y accéder que par l’ascenseur avec un digicode et l’utilisation de la clé qui ouvrait également leurs appartements réceptifs. Les locataires furent rassurés par une totale sécurité.
Une fois que cette opération de présentation de la bâtisse fut terminée. Michael prit conscience que son regard ne quittait plus Natacha. Il regardait son amie délicieusement, il observait ses gestes la contemplait, dévisageait comme un tableau d’art avec une grande admiration. La jeune femme ne savait plus où poser ses grands yeux noirs, embarrassée, elle se plongea dans ses souvenirs. Elle se rappela qu’elle-même à l’opéra lorsque Michael jouait du piano, elle se faufilait en catimini pour l’écouter et parfois même humer son odeur quand il passait tout près d’elle. C’était incroyable, elle en rougissait rien qu’à l’idée de se plonger dans cette scène remplie d’émotions et sentiments troublants pas totalement disparus.
Les regards croisés se parlaient en toute sincérité mais avec retenus. Ils se charmaient en douceur ainsi les regards noirs timides se cherchèrent une sortie de secours. Les talentueux amis rejoignirent leurs appartements respectifs. Il était chez lui, se posa dans le salon, il n’arrivait plus à contrôler les déferlantes pensées. Elles traversaient son esprit comme une pellicule ou un film d’images défilant en flash sans interruptions. Il ne voyait plus qu’elle, la douce et merveilleuse Natacha. Il se posait beaucoup de questions mais les réponses étaient restées silencieuses, absentes. L’instant d’après, il monta à l’étage jusqu’à sa chambre et se souvenait d’un détail. Au-dessus de sa commande. Il y avait un miroir plutôt classique d’une forme rectangulaire et habillé de métal. Il pressa de son index dessus, la porte s’ouvrit, il en sorti une boite en bois d’ébène toute simple juste vernie. Sa main tenait une pile de lettres timbrées, il apparaissait son nom Michael Legrand sur toutes les enveloppes ainsi que son adresse. Il ouvrit une première lettre et se mit à la lire à haute voix. Il était encore tout ému en relisant toutes ses lettres. Il apercevait un éventail de possibilités, les émotions l’émergèrent dans un état de sentiments remplis de gaité, de joie. Un pur moment de bonheur. Il pouvait à présent se positionner en homme chanceux et sourire en homme heureux. Il prit à nouveau la lettre l’observa et murmura tout bas.
Puis il relit sa lettre



Ma chère Natacha,
Tous les jours je t’écris une lettre, pour manifester une pensée à ton égard. Depuis que j’ai quitté l’académie de musique et l’opéra tu me manques. Aucun jour ne passe sans que je vive ce mal être. J’éprouve un grand vide dans ma vie d’une part par le fait de ne plus t’épier et t’admirer sur ces planches qui font de toi l’unique reine et gracieuse ballerine de l’opéra. Mais je n’arrive plus à vivre ou à traverser les rues de Lyon depuis le décès de ma mère. Je suis comme paralysé rien qu’à l’idée de revoir toutes ses toiles placardées aux murs et tous les couloirs de l’opéra aux souvenirs passés, des rires de nos émois et nos profonds sentiments en batailles contre nous-même. Pardonne-moi, mon angoisse, ma tristesse et mon implacable rejet. Je ne sais plus si je fuis la vie, la mort ou peut-être même l’amour. Mais je suis perdu dans cet effroyable étourdissement. Mais une chose est certaine je veux te revoir et te sentir a nouveau près de moi.
L’amoureux en peine ton Michael.XOXO


Michael était surpris de se relire. Il était le seul à connaitre l’existence de ces lettres. Il fut troublé après cette lecture comme si les mots traversaient les murs pour atteindre son destinataire et toucher le cœur de sa douce. L’idée de ses lettres furent en quelques sorte une façon à lui d’approcher Natacha afin d’apaiser ses blessures et cet exécutoire le rassura. Il continua à écrire trois lettres par semaine puis deux et continua l’expédition d’une seule jusqu’à il y a quelques jours. Il arrivait par sa pensée à concrétiser ses rêves tellement son désir était intense et précis il était ébahi par réalité
Michael eu comme un incendie parcourant tout son être, il se sentit presque heureux depuis des lustres. Auparavant, la solitude le pesait tant et les blessures qu’il a dû panser des jours et des semaines entières le déchirait jusqu’à ses boyaux. Absolument rien de plaisant ne le ravivait, même pas la compagnie de son ami Daniel. L’épaisse cicatrice avait habité son corps, son esprit et son âme. Depuis de longues semaines il n’essuyait que des galères à en devenir maladroit avec tout être vivant sur la planète à part son chat et celle de Natacha. Il prit conscience que ses exercices de visualisation ils de manifestaient devant lui petit à petit.

Quelques jours plus tard
La ville tout entière se plongeait dans un immense piquant froid, à un niveau exceptionnel déserté de la carte météo hexagonale depuis quelques années. Des températures extrêmement basses qui continuaient de glacer les thermomètres.
La petite ville dormait sous un épais brouillard et un silence religieux planait dans les rues. Pas un seul chat trainait sur les trottoirs même les écoles avaient reçu l’ordre de fermer leurs portes. La gare était prise d’assaut par des voyageurs ne pouvant pas voyager dans les cars et avions. Les pauvres gens  du coup dépités furent contraints de rebrousser chemins et de trouver une autre alternative. Michael se préparait un café tout en regardant les informations sur le petit écran de la cuisine, même si son esprit fuyait dans une autre dimension. Il se concentrait de toute ses forces mais rien à faire. Natacha occupait ses pensées continuellement. Il en était perturbé, il englouti sa tasse de café très rapidement. Il prit sa veste et son cartable en cuir de travail et claqua sa porte, dévala les escaliers de l’immeuble. Il fit une pause au niveau 1, d’un geste décidé il sonna à la porte. La gorge serrée, la respiration rapide. La porte s’ouvrit et il ouvra ses lèvres desséchées avec une certaine anxiété. Une voix douce et agréable lui dit un bonjour gaiement.
Hélène toujours bien apprêtée l’invita à entrer chez elle lui proposa même un thé pour le détendre.
-Que se passe-t-il Michael ?
-Ho ! je me sens oppressé, ces derniers mois, j’ai souffert d’insomnie. Je voulais partager avec vous un sujet ou vous exceller. J’aurais bien besoin d’éclaircissement.
Michael marqua une pause et continua dans sa lancée.
-Voilà il s’agit des pensées. En parlant de zénitude qu’apporte le Feng shui dans notre vie, expliquez-moi ce phénomène en complément avec notre pensée. Il y a bien un rapport avec nos pensées c’est juste. Pas vrai ?
-Je vois que vous vous êtes renseignée Michael
-Ho ! c’est ma mère ,elle m’en parlait souvent , elle prônait tout ce qui touchait à cet art magistral qui d’après elle guidait nos attitudes, l’environnement, ainsi que les pensées ,elle en était adepte.
-Votre mère disait vrai. Tout d’un coup elle se dirigea vers la cuisine elle pinça un mouchoir de sa boite et s’essaya les yeux. Puis revint tout sourire auprès de lui. Elle avait une grande capacité à dissimuler ses changements d’humeurs.
Michael remarqua un malaise le ton de sa voix devenait mélancolique. Il a suffi de quelques minutes, pour qu’il observa le changement brusque.
-Ce genre de processus, vous pouvez les formater à votre gré selon vos désirs. Affirma-t-elle. Voulez-vous une aide particulière ?
Michael excéder se pencha vers Hélène de manière amicale et continua à lui exprimer son agacement.
-Ecoutez Hélène j’ai eu ma dose de thérapie alors par pitié ne portez pas l’uniforme du gentil psychanalyste avec moi
-Mais pas du tout loin de moi de vous offusquez. Rétorqua Hélène et repris
-Tenez mettez-vous à votre aise et racontez-moi ce qui vous troubles
-Vous voyez, vous recommencez !
Hélène était gênée et ne voulais ainsi dire que tranquilliser son invité. Elle se sentait si maladroite avec lui et finit par détourner la conversation tout en proposant une boisson chaude pour l’apaiser.
-Buvez votre thé Michael, je suis votre ami.
Hélène s’engagea dans le dialogue en choisissant vigoureusement ses mots et lui donna quelques conseils, tout un développement sur la pensée positive et l’impact donné sur les attitudes de chacun sur le parcours d’une vie. Il y avait le négatif et le positif qui détermineraient  les sentiments aux cours de la journée. Elle continua sur sa lancée, elle lui enseigna l’art de savoir canaliser ses pensées et ses émotions. Elle démontrait avec passion son point de vue. Hélène était beaucoup à son aise ; elle maitrisait le sujet à la perfection.
Michael l’écouta avec attention et une question se manifesta.
-Juste une question comment ajuster ses pensées pour atteindre un but précis ?
-Vous savez Michael les gens passent la moitié de leurs temps à enrichir leurs pensées par de belles citations ou mieux encore répéter de belles affirmations. C’est un bon début, et ils découvrent plus tard que même avec les meilleures intentions rien ne fonctionne et l’anxiété s’abat sur eux. Car l’individu oublie un élément important, la pensée positive est importante mais faut-il encore le ressentir.
 Elle finit par lui expliquer que tout passe par le cœur, le désir. Les sentiments apportent une nouvelle énergie et c’est celle-ci qui va influencer le résultat de ces attentes. Tout est question de vibration et de s’aligner avec cette vibration.
-Michael si vous agissez ainsi vous serez en phase avec vous-même ainsi retrouver votre force intérieur votre équilibre.
Michael face à son interlocuteur resta calme tout en essayant de se concentrer aux moindres mots sortant de la bouche d’Hélène et continuer à apprécier la douceur de sa voix et son irrésistible accent. Mais il se battaient intérieurement en cachant ses émotions de toutes ses forces craignant que ses pensées vinrent à le trahir. Ses troubles nocturnes et ses envies d’appartenir à Natacha le hantait au plus profond à un tel point que toutes pensées se transformaient en négativité ainsi il ouvrait une porte ou la peur s’immisçait lentement et régissait son existence au quotidien. Il s’interdisait de retomber dans sa prison mêlant peines et désillusions Hélène le questionna mais Michael était dans un second état noyé dans ses délires névrosés qu’il n’entendit même plus la voix d’Hélène.
-Michael ! cria Hélène.
-Excusez-moi j’étais dans mes pensées.
-Pouvons-nous en parler après tout c’est le thème de votre présence.
Il relâcha légèrement sa cravate avant de tourner de l’œil. Michael regarda sa montre et hocha la tête. Il doit rapidement ses rendre au travail pour écrire son article.
Michael pris une tasse de thé et poussa une respiration très forte. Et d’un bloc, il se mit à lui raconter son histoire. Ce qui n’était pas prévu et encore moins dans son caractère mais cette facilité à se confier à elle étaient imprévisible comme si dans une autre vie ils se connaissaient. Il avait déjà ressenti cette étrange sensation dès leur première rencontre même sa voix lui paraissait familière. Ce qui était saisissant c’est qu’elle ressemblait à sa mère. Il commença donc par parler de la mort de sa mère. C’était comme s’il essayait de s’exorciser de s’exprimer face à une potentielle amie. Depuis l’arrivée d’Hélène, ils se voyaient tous les jours, discutaient et apprenaient à se connaitre encore plus davantage. Il expliquait avec ses mots , que depuis la disparition de sa mère cela se traduisait par un relâchement, mais plus par une forte tristesse qui l’envahissait comme une grosse torpeur. Il se mit à lui raconter sa vie, il ne retrouvait plus la joie, une vie heureuse et traduit cette peur comme une vague qui l’oppressait et l’empêchait de respirer et de s’ouvrir au monde. Il ajouta tout en sirotant son thé saveur jasmin, que la peur et ses angoisses le poursuivaient même dans ses rêves nocturnes. Sa peur, cette panique il comparait ces deux états d’anxiété à la mort, une chute comme un être en perdition face à la vie. C’était comme un immense brouillard épais ou même ses pensées se perdaient.
Soudain la douce voix de son amie l’arrêta et lui posa une question.
-Michael croyez-vous en dieu ?
-Oui bien sûr enfin je crois ma mère me disait tout le temps que l’univers est grand et je devais mettre ma foi à l’épreuve si j’y croyais suffisamment, ma vie changerait complètement et merveilleusement tout comme notre vieux hibou qui nous gère de sa haute sphère.
-Vous parlez de dieu là je me trompe
-Quel idée Hélène non ! j’ai un très grand respect envers dieu même si … Mais j’aime bien cette idée de croire en l’univers. Mais,Je parlais de notre ami Daniel.
-Ho je vois vous avez une piètre opinion de Mr Steele
-Pas du tout, pour tout vous dire je l’admire et pour rien vous cacher c’est mon mentor. Il dégage une telle sérénité quoi qu’il arrive. Il est très robuste aussi bien physiquement que dans sa façon de parler, clair et sans ambiguïté. Il peut vous coiffer au poteau rien que dans un discours Cela dit bouche cousue, ne dites rien. Il a suffisamment la grosse tête
Tout d’un coup, elle fut prise d’un léger étourdissement et boit une bonne gorgée de son thé.
-Vous vous sentez bien Hélène ? Demanda Michael.
-Tout va bien. En un mot comment définiriez-vous Mr Steele ?
-Daniel ! En un mot pas facile mais je dirais despotique rien ne lui résiste. Quand il veut quelque chose il s’emploie à l’atteindre comme un maitre et s’il doit user de son pouvoir et de façon inhumaine, Il reste de glace.
-Que voulez-vous dire enfin ?
-En deux mots cruauté et autorité.
-C’est fort non ! pourtant vous m’avez confier l’admirer.
-Exact je n’ai pas dit que c’était un meurtrier
-Mon dieu pourquoi, Michael vous pensez à quoi ?
Michael continua à l’observer puis poursuivi.
-Ce n’est pas un monstre. J’apprécie sa force tranquille et sa stabilité, sa confiance sa supériorité. Sa façon de regarder les gens et d’un seul regard on comprend. Il a ce don de retenir même s’il pousse les gens à bout tel un aigle.
Michael marqua une pause se leva avec un air penseur. Il continua d’observa Hélène sous un microscope invisible. Quelque chose lui échappait presque sous ses yeux. Ha les idées et pensées ne lui manquaient pas. Il en était immergé une vraie encyclopédie bouillante de pensées tantôt admiratives, tantôt cruelles une alliance de fantasmes ou les peurs se mêlaient comme une soupe dans une cocotte-minute prête à exploser mais son côté journaliste lui a appris à faire face
-Je ne dis pas que je veuille ses caractéristiques féroces mais juste avoir sa force mentale et d 'avoir un esprit aussi vif et éclairé. Vous savez le paradoxe c’est qu’il est bienveillant avec moi, complétement contradictoire à sa personne. C’est un vieil ami à ma mère.En fait c’est un homme secret mais je le connais bien depuis des années, j’ai remarqué un certain changement depuis quelques semaines. Je dirais même juste après la mort de ma mère Éléonore Et c’est même troublant.
-Comment ça ?
-Tenez prenez votre présence ici à vous tous ? C’est étrange. Non !
Il fit une pause leva la tête tout en sirotant son thé avec un œil observateur mettant mal à l’aise son interlocutrice
Hélène bondit sur cette remarque d’un air inquiet. Elle lui demanda franchement si leurs venues dérangeaient. Elle se sentit comme rejetée et presque triste. Mais Michael pris sa main en tapotant dessus pour la rassurer en glissant un chaleureux sourire avec sincérité tout en insistant sur sa maladresse. Hélène lui pardonna et entra dans le vif du sujet pour répondre aux attentes de Michael qui n’en finissait pas de regarder sa montre.
-Michael je sais que vous devez partir travailler mais écoutez-moi. Je vous ai entendu et je dois dire que vous êtes surprenant. Plus d’une personne aurait déjà craqué et perdre la raison avec votre vécu. Et cette réaction est plus que normale.
__Merci Hélène mais …
Hélène l’interrompit net et lui proposa un jeu plutôt intéressant et une idée qui va plutôt le surprendre mais très lucratif.
-Dites-moi Michael. Voulez-vous abandonner vos rêves ?
-Bien sûr que non. Mais actuellement spécialement maintenant, je n’arrive même plus à me projeter ou même à les rêver. Ne me dites pas que je rechute.
-Non absolument pas, c’est juste tout ce remue-ménage autour de vous, avec notre arrivée un peu inattendue qui vous trouble. Et peut-être la présence de cette charmeuse Natacha ! Je vois bien qu’il y a bien plus que votre passé qui vous perturbe. Vous savez Michael, La vie est un grand manège, elle peut donner le vertige si vous n’êtes pas préparé aux grands virages de certains passages de la vie. Et peut aller très vite au risque de rater l’essentiel. Le moment présent est important, se concentrer sur maintenant et avec tranquillité. Il faut se focaliser uniquement sur un sujet précis et maintenant. Le reste est à remettre à plus tard une fois ce dernier accompli ne surtout pas se disperser.
Elle voulut lui en dire plus mais le téléphone sonna.
Elle décrocha et une voix masculine lui demanda de la rejoindre immédiatement avec un discours bref et concis. Elle dû écourter l’agréable discussion avec Michael qui sans lui dire l’arrangeait aussi Elle prit son manteau, son sac claqua la porte. Lui de son côté fila à son bureau. Avant de s’éclipser à l’extérieur il sortit un petit calpin et griffonna quelques notes. Dans sa voiture il enregistra même quelques mots . Hélène se dirigea vers l’ascenseur appuya sur le bouton du 3eme et dernier étage. La porte s’ouvrit et se retrouva devant l’appartement, la porte entrebâillée. Elle se retourna sortit un petit miroir rond avec une éponge, elle réajusta avec peu de poudre son teint joliment frais, un léger rouge sur ses lèvres légèrement desséchées son visage rafraîchit, secoua un peu la tête et respira un grand coup. Elle poussa la porte légèrement et pénétra dans le vestibule.
Daniel Steele attendait sa présence et s’activa en lui lançant un regard autoritaire.
-Alors Hélène comment va la troupe et notre jeune homme.
-Ho ! bien, c’est tout nouveau, donc j’y vais lentement mais j’ai la foi on va y arriver. Il faut juste un peu de réglage chez certains caractères
-Mais enfin Hélène nous ne sommes pas face à un garagiste. Écoutez Hélène le temps presse modeler ce jeune au plus vite.
-Vous parlez de lui comme si c’était un vulgaire jouet. Ce jeune, comme vous l’appeler à un prénom Michael, ce n’est pas un lego auquel je vais l’emboiter sur un autre lego pour en faire un jouet de combat.
Daniel se tenait face à elle de l’autre côté du salon, il sortit de sa poche un étui à cigarette et s’en grilla une. Il observa Hélène à gesticuler sa pochette-en cuir dans tous les sens et enragée comme une lionne en cage. Il laissa s’exprimer jusqu’à son dernier mot. Elle fit une pause en se mordillant les lèvres et continua son speech
-Laissez-moi vous dire que cette histoire est la plus glauque que vous n’ayez jamais encore menée. Elle est malsaine ce ne sont pas vos ennemis ou de vulgaires collaborateurs dont vous avez l’habitude de manipuler. Ce sont de jeunes personnes qui veulent juste apprendre à vivre une vie positive mais à leurs rythmes. Et puis d’ailleurs il y a Natacha et comment s’appelle-t-il déjà le fameux chef qui en passant est un grand cuistot sans oublier Fatine. Je comprends pour Michael mais le reste comme vous dite la troupe. Quel est ce jeu diabolique que vous essayez de mettre en place. Vous avez insisté sur 3 personnes en particulier mais Natacha je n’étais pas à courant de sa présence.
__Cela suffit miss Hélène. Taisez-vous ! Vous passez un peu trop de temps avec ce jeune homme en mal de vivre avec son lot de cachets de mélancolie et ses questions. Tout ceci n’est pas mon œuvre mais celle de… Éléonore !
Daniel se tenait debout près d’elle. Ses mains étaient crispées de colère et envoya son poing fortement sur la table d’une violence que même l’ensemble des verres et le pichet posés dessus claquaient de vibrations. Après cette rage, il prit le temps de terminer ses paroles. Mais il ne s’empêchait pas de regarder avec insistance le comportement d’Hélène. Il s’approchât d’elle .
-Comme vous le savez, Je choisis Minutieusement mes collaborateurs. Je n’aime pas perdre mon temps avec …des bras cassés. Ils sont tous pleurnichards pas un pour rattraper l’autre. Ils voient la vie comme un trou noir. Ils sont prêts à sauter dans le Rhône avec leurs fragilités et leurs airs fatalistes. Des imbéciles, des fuyards voilà ce qu’ils sont. Je ne sais pas pourquoi Eléonore a tant insisté pour les aider mais je tiens à mes promesses et surtout à respecter ses dernières volontés
___Je tiens seulement à préciser que Michael est complètement ébranlé et désorienté par les évènements ajouta Hélène
__Alors faites votre travail. Je veux que Michael devienne mon égal.
__Je crois en une bonne plaidoirie pas à la magie. Le temps de l’innocence se gère avec délicatesse
__Arrêtez votre sarcasme et vos belles phrases. Trouvez un cadre structurant sa vie. Il a besoin de croire en un miracle. Et trouver une fable, une histoire qui éveillera ses sens. Beaucoup de choses changent, le monde est en mutation. Bonsoir Hélène fermez la porte derrière vous.
Hélène resta outrée devant lui. Cet homme qu’elle considérait comme un maitre et qu’il prônait une certaine morale. Elle vit toutes ses qualités se transformer en une véritable arme dangereuse.
-Mais que diable vous est-il arrivé et qui vous rend si amer ! Ajouta Hélène tout en prenant la direction de la sortie.
Daniel regardait Hélène partir avec un air agressif, il était prêt à bondir sur elle avec haine. Puis se relâchât. Elle franchit à peine la porte et un cri jaillissant de nulle part l’effaroucha et descendit les escaliers comme une trombe. Même en talon de 8 centimètres de haut, elle était sure d’elle. Elle se retrouva face à Fatine devant son appartement au premier. Fatine avait l’air d’une hystérique et alarmante. Tous les locataires se retrouvaient autour d’elle ,même Michael se trouvait là par hasard. Son employeur lui avait permis de travailler de chez lui. Pas la peine d’être médecin pour comprendre le stress engendré par Fatine, au sol de grosses flaques d’eaux dessinaient le parquet du couloir. Hélène lui prit la main pour la rassurer. Et les garçons battaient des bras tel des oiseaux pour lui donner un peu d’air. Hélène demanda à Michael de la seconder le temps d’enfiler un manteau et de récupérer un manteau pour Fatine. Elle n’oublia pas d’empaqueter quelques affaires nécessaires c’est tout Hélène rien ne lui échappe. Elle a pris soin de tout organiser même de commander un taxi au plus vite. Aussitôt revenu Michael paniqué tout en sueur lui laissa avec bonheur la place. Soudain une voix forte s’exprima du haut de l’immeuble. C’était celle de Daniel.
-Non Hélène ! Michael sera à même de conduire Fatine. Avec cette épaisse neige aucun taxi ne se déplacera. La station va rappeler pour annuler. Et puis Michael connait tous les raccourcis pour se rendre à Lyon.
Michael était furieux et le regarda avec un regard noir tel un aigle en proie. L’ambiance changea vite
-Non je ne peux pas, Fatine je suis désolé mais Hélène sera comment vous aider.
-Michael ! Tu te charges de Fatine sans discuter. Insista Daniel d’une voix autoritaire.
Michael ne comprenait décidément plus l’impassibilité avec laquelle il recevait cet ordre donné par Daniel cela devenait exaspérant, il était vraiment agacé. Ses idées étaient perturbées et perdues par le fait de conduire si loin et à Lyon. Mais il n’avait plus le temps de pleurer sur son sort. Une main lui serrant très fort son poignet, si activement que les ongles enfoncés sur sa paume le renvoyèrent à la réalité. Celle d’une femme enceinte prête à accoucher en lui hurlant dessus.
-Michael dépêche-toi ou sinon je te tue de mes propres mains si j’accouche dans ce couloir tu auras affaire à moi alors presses-toi.
-Ok, mais juste desserre un peu ta force de lionne enragée. Tu m’écrases le bras.
Une fois ce petit comité mit sur le départ, la porte de l’immeuble s’ouvrit. Natacha fit son entrée tout emmitouflée comme déguisée en bonhomme de neige. Elle était enveloppée de flocons. Michael lui commenta en une phrase le cas Fatine et décida de lui prêter main forte en l’accompagnant. Ils prirent la route en direction de Lyon tout en espérant arriver au plus vite. Une fois la porte fermée de l’immeuble, Daniel somma Hélène de le suivre au second étage. Elle était encore irritée de ses agissements et de ses remarques déplacées. Mais elle savait que Daniel exerçait une forte influence sur elle. Ils étaient face à la porte d’entrée de Michael, Daniel ouvra la porte et pénétra à l’intérieur.
Hélène atterrée lui conseilla de ne pas dépasser certaines limites et d’arrêter de fouiller dans les affaires intimes de Michael comme une perquisition. Subitement ils entendirent un bruit à l’entrée. Hélène surprise par la sérénité et la placidité de Daniel observa son manège. Natacha ouvra la porte et trouva Daniel devant elle avec le manteau et l’écharpe de Michael. Natacha le remercia et couru vers les escaliers pour rejoindre au plus vite Michael. Daniel en passant lui demanda de ne rien dire à Michael de façon qu’il reste concentrer sur la route. Puis, il ajouta qu’il a failli les rejoindre pour lui remettre son manteau. Hélène respira enfin, elle ne croyait pas Daniel d’un tel acte. Il s’était conduit comme un gamin effronté et en soif de perdre la raison. Il s’introduit dans la chambre et trouva enfin ce qu’il chercha. Daniel balaya d’un coup d’œil la pièce et rumina.
-Voilà ma chère, j’espère qu’avec ceci vous pourrez avancer très vite sur votre travail. Il observa Hélène.
-Mais qu’est-ce que c’est cette boite en bois ? questionna Hélène.
-Des lettres que notre ami Michael s’écrit à lui-même. Et d’autres petites confidences Faites des copies tout de suite sur son imprimante et reposez-les dans la boite. En étudiant ses lettres vous gagnerez un mois de thé et de conneries avec Michael.
Hélène du coin de l’œil mitrailla du regard tout le contenu de l’appartement. Comme si elle aussi cherchait quelques choses. Daniel fut très intrigué par l’observation ou plutôt le regard de chasseur, tout en écoutant les remarques dégradantes qu’elle peignit de lui.
Hélène resta froide et sans aucun commentaire. La mortification se lisait sur son visage et ignorait la totalité des agissements dégradés de Daniel. Avait-elle le choix ? ou démissionner tout simplement. Pas vraiment, Daniel était non seulement son patron depuis des années à New York et un vieil ami. Elle lui devait une sacrée dette concernant une affaire des plus gênante dans sa vie professionnelle qui aurait pu la mettre dans une situation inconfortable sans l’aide de Daniel. Elle commença rapidement à mépriser ce caractère dominé par une colère profonde et sans fondement. En un instant elle rêva de le pulvériser à coup d’imprimante. Mais elle reprit vite ses esprits.
Daniel balaya la pièce et les hauteurs des murs d’un seul coup d’œil, releva le menton en poussant un ricanement que même un mort l'étoufferait. Il se mit à décrire l’absurdité des tableaux qui ornaient les murs. Il se fit un plaisir à débattre de la stupidité des choix de Michael au cœur fleur bleue.
-Une danseuse étoile ben voyons ! Cet abruti de Roméo est amoureux de Natacha et au lieu de lui déclarer son amour comme n’importe quel être sensé et plein d’esprit, ce malheureux se contente d’une peinture.
Les yeux d’Hélène sortaient de leurs orbites Elle ressenti comme une suffocation et ressemblait à un pion noir articulant de case en case par une main forte et envahissante à la limite dérangeante comme une mise à mort de la dame face au roi du jeu. Quand il y a mauvaise entente dans toutes choses, il fallait toujours un compromis pour maintenir un équilibre. Elle résistait cherchant le calme et la sérénité au plus profond d’elle sans exploser sa colère en se le répétant dans son esprit en silence.
Elle avança devant lui pris sa main droite tout en le trainant devant la porte d’entrée lui signalant qu’il fallait sortir de l’appartement. Et d’un coup les mots ne pouvant plus se cacher au silence et dans l’ombre, Ils abusèrent de cette bouche fermée comme poussés par une tornade
-Vous êtes le mal incarné, un mal si lourd, impatient tout autant avide de manipulations d’arrogance et zélé d’entrainer un jeune homme dans l’abime avec vous. Son illustre mentor quel gâchis !! Vous êtes non seulement un fou ou psychopathe mais vous essayez de convoiter vraiment tout ce qui vous entoure n’est-ce ? Riposta Hélène
Elle n’avait plus les idées claires elle se sentait prise, serrée comme dans un étau. Elle était face à la fascination et la peur. Daniel se mit à débiter sans s’arrêter des phrases encore plus incohérentes même absurdes les unes que les autres. Daniel recula d’un pas et lui dit.
-Ma punition ma chère c’est qu’elle m’a bien eu
-Mais de qui parlez-vous ?
-A votre avis. Qui d’autre ! Votre douce et tendre amie Eléonore.

Hélène entendit à nouveau le nom d’Eléonore. Elle ne supportait plus entendre le moindre commentaire sur son amie disparue. Cela rendait sa personne nerveuse. Elle laissa continuer son interlocuteur qui visiblement, la défunte cachait une autre vie. Qui le mit hors de lui.
-Ce jeune, Homme va devenir riche a million, un gamin irrespectueux c’est le loto du siècle pour lui ! Eléonore veut tout me prendre même de sa tombe. Alors non, je ne suis pas un psychopathe, un loup des affaires mais pas fou. Je n’ai que faire de ses agneaux égarés. Ils me donnent la gerbe.  Mettez toute votre ardeur à mettre en scène ses délires amoureux envers sa danseuse. Il faut l’aider à bâtir son avenir. Il se retourna puis remarqua une chose. Cet idiot a oublié ces lunettes ho ! bon sang ce n’est pas lui qui conduit c’est Natacha.
-Et comment le savez-vous ?
-Car sans ses binocles il voit flou. Débarrasser moi de ces lunettes grotesques et payer lui des lentilles, une nouvelle coupe et ah oui ajuster ses foutus costumes et pantalons on dirait un clown. Brave Hélène, contrôler vos émotions, n’est-ce pas le but de votre travail ? Savoir canaliser et gérer les émotions, fusionner les pensées à nos émois pour que nos vœux s accomplissent
-Vous devriez justement mettre un frein à vos pensées destructrices, morbides vous sembler perdre vos forces mon ami. Oublier donc Eléonore, elle est morte. Ce sera tout monsieur le donneur de leçon. Juste une précision Ne soyez pas si impatient. Un conseil ne soyez pas si amer et frustré de voir des résultats. Profiter du temps qu’il vous reste à l’aimer, à vraiment le connaitre tel qu’il est sans le changer pour un homme comme vous. Moi, Je ne fais pas de miracle.
-Et moi je vais perdre patience si vous continuez à me les cassez
-Comment ? votre patience ! ben ça alors !
Daniel se perçoit d’un coup faible et commença à transpirer à grosse goutte. Et il eut encore de la force pour souffler une phrase que Hélène trouva surprenante de sa part. Il lui dit d’une voix faible « ce qui est remarquable c’est qu’une naissance est toujours suivie d’une mort »
Hélène le remonta dans son appartement le mit au lit après lui avoir donné toute sa batterie de comprimés et réglé son appareil qui lui donnait encore une rallonge de vie. Elle éteignit la lumière une fois que les yeux de ce dernier se fermèrent. Il s’endormit comme un loir. Elle contrôla son pouls toutes les demi-heures. A part elle et l’avocat de Daniel, ce sont les deux personnes au courant du secret de ce vieux pervers au cœur de pierre. Il avait un cancer il eut une rémission complète mais la vie a voulu que ce mal revienne très rapidement et plus dévastateur. Il avait eu l’habitude de tout acheter avec sa fortune mais la vie ne lui avait pas permise cette audace et facilité de guérir. Il avait sillonné toutes les grandes villes du monde pour s’accorder quelques années ou quelques mois de plus pour vivre. Mais non, la mort s’acharna sur lui et son robuste corps essayait tant bien que mal de reculer l'échéance. Non pas qu’elle lui faisait peur. Daniel n’avait aucune appréhension même pas de la mort. Mais son unique faiblesse et son angoisse pourrait l’envoyer au plus profond des enfers, un secret bien caché au fond de son esprit. Et sa crainte serait terrible face à cette découverte. Car même si la mort ne lui faisait pas peur. Ce sont les abimes de l’enfer qui le terrifiait. Hélène referma la porte derrière elle. En sortant dans le couloir, elle entendit des chuchotements, une voix. Elle s’avança ver la rambade se pencha en avant, il n’y avait personne. Elle descendit rapidement les escaliers et trouva au sol un stylo.
Mais juste derrière le mur de l’entrée des garages, un souffle s’étouffa au silence, le cœur ralentit et la corp se raidit. L’ombre caché ne sortit des cachettes qu’une fois la porte de l’appartement de Hélène se referma. Visiblement la peur de la mort était au cœur de la soirée  cette nuit-là.






 Extrait de mon roman Les crimes des esquisses  chapitre 1 bientot disponible en librairie pour mi-septembre 2018

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