roman,Les crimes des esquisses ,chapitre 3




                                        
                                           Chapitre 3

Acceptation, renaissance et changement


« Au milieu de l’hiver, j’apprenais enfin
Qu’il y avait en moi un été invincible. » 
Albert Camus

3 jours plus tard
Un soir de lune, aussi blanche et lumineuse, annonciateur d’un ciel clair sans perturbation. Une belle nuit étoilée douce sans vent ni pluie ni neige. Voilà une soirée agréable pour célébrer la bienvenue à Fatine et son bébé pour leur retour devant un feu de cheminée. Fatine avait accouché à l’hôpital de la Croix-Rousse. Un hôpital aussi vieux que ses aïeuls et il était tant de quitter ses vieilles briques et retrouver des visages gais que de rester en compagnies de nouvelle maman aux visages de zombie ou la fatigue et l’épuisement s’emparaient de leurs fragiles corps encore endolories laissés par cette nouvelle cicatrice qu’était la naissance. Les voisins appréciés de Fatine avaient en cachette organisé une petite fête. Seul absent Daniel, il avait laissé un message à Michael relatant son voyage d’affaire à New-York sa ville de baptêmes. La soirée se déroula chez Hélène, elle et ces amis voisins dressèrent des mets tout aussi succulents et bien entendu tout ce que Fatine appréciait manger. Les plats cuisinés avec bonheur par le chef Kélian toujours à l’écoute, agréable et très affable juste un peu assommant lorsqu’il parle de sa passion culinaire. Les seules choses qu’on pourrait bien lui reprocher étaient sa vantardise et sa gourmandise. Toujours en tenue décontracté et vêtu d’un simple jean bleu brute plutôt chic, une chemise blanche et des chaussures timberland appelé Yellow boots. Son arme de séduction, un sourire éclatant qui jalouserait un tube de dentifrice. Bien sûr cet homme soucieux de son apparence ne se gêna pas de saluer sa présence devant le miroir d’Hélène tout en coiffant une mèche rebelle de sa main. Mais on sentait comme un léger doute ce soir-là qui planait dans la pièce. Tous les convives étaient admiratives devant l’arrivée du tant attendu bébé et de sa charmante maman. Encore un peu vaseuse mais heureuse, suivi juste derrière d’un homme plutôt beau, élégant et un tantinet maladroit. Et une voix sortie du flot de bavardages riches de curiosités et de questionnements.
-Ho ! mon dieu ! admirez ce bel homme. Disait-elle Hélène ! en clignant d’un œil à Michael
Michael en était devenu rouge mais cela lui plaisait. Ils suivirent de grands applaudissements pour cette belle prestation de la transformation totale de ce dernier même Hélène en resta étonnée car elle n’était pas du tout liée à ce brutal mais plutôt positif à cet éventuel changement. Car c’était un commanditaire qu’elle devait au préalable s’occuper selon les dernières consignes ou ordres donné par Daniel. Toujours un peu timide devant le charme et la beauté de Natacha qui le dévisagea sans aucun complexe. Michael très embarrassé par ce regain d’intérêt, il balbutia quelques mots :
-S’il vous plait arrêtez de me reluquer ainsi ! Manifestez plutôt votre attention sur ce magnifique petit être, c’est pour lui cette fête.
Malgré, l’ambiance festive, on pouvait sentir comme un léger doute ce soir-là qui planait dans la pièce. Les invités souriaient, mais chacun d’eux  cachait un petit détail de leurs vies respectives comme derrière un masque invisible .Les regards s’échangeaient de façon amicale mais remplis de questionnements que les invités se gardaient bien de tenir secret.
Une fois la foule cessant toute observation du côté de Michael. Les convives se précipitèrent en formant une sympathique petite ronde autour du couffin de l’intéressé bébé. Michael en profita pour figer ce moment de bonheur et de partage avec son appareil photo.
Natacha profita de l’occupation de la petite tribu, à s’amuser en jouant à la débilité sur jouée de petites grimaces enfantines que n’importe quel adulte était en phase d’adopter face à un nourrisson. Ensuite, elle s’approcha avec prudence de Michael. Et nonchalamment avec une pointe de grâce comme une danseuse en proie de douces musiques pour la transporter du haut de ces talons. Elle le regarda puis l’aborda elle engagea rapidement la conversation.
-Tu es non seulement un prestidigitateur, ou illusionniste non seulement des mots mais aussi des surprises. Très cher Michael.
-Et toi ma chère ,un papillon butinant de pétales en pétales insufflant la magie des notes .Tantôt basses tantôt hautes pour se coucher sur le papier et transcrire leurs puissances. Leurs rêveries en mots doux comme le miel …
Michael ne finit pas sa phrase. Natacha le charmait de son sourire avec un petit soupçon de drague elle insista pour qu’il finisse sa phrase. Michael fut envouté irrémédiablement et de ses lèvres envoya cette réplique
-Si tu es sage, promis tu liras mes poèmes un jour.
Natacha le prit en aparté, et lui offrit la possibilité de s’échapper de la petite fête en catimini. Michael a longuement hésité et fut tiré par Natacha manteau à la main si pressante de décamper. Seule Hélène fut le témoin de leur disparition. Elle ne fut que plus heureuse. Tout lui souriait sans une once de manipulations. Elle était plutôt enjouée de cette situation. Mais elle resta prudente, elle ne parla à personne de la mystérieuse personne qui rodait dans les couloirs quelques jours auparavant. Quelques minutes plus tard ce petit monde signaient une carte de naissance, Kélian ne trouvait pas son stylo fétiche, Il le portait toujours sur lui. Il fit une grimace et se contenta du stylo de Fatine. Natacha entraina Michael dehors et avec un culot propre à elle lui proposa un verre dans un endroit plutôt calme. Il prit sa main recouverte d’un gant et traversèrent la rue. Ils pénétrèrent dans le café librairie. Et Natacha lui fit une remarque
-Michael c’est un café ! rien d’excitant ou palpitant.
-Reste cool attend tu vas voir.
Tous deux prirent place à une table coté vitre de la rue. Il était galant, il tira son siège. Elle posa son sac s’assied et déroula sa longue écharpe de laine. Ses longs cheveux bruns accrochaient la lumière diffusée par les spots de couleurs suspendus au-dessus de leurs têtes. Elle déboutonna son duffle-coat caramel et poussa une quinte de toux. Elle glissa un sourire en observant par la fenêtre tout émerveillée la douceur de la neige au sol scintillante grâce à la lueur des éclairages extérieurs. Le café Jazzy était un bar ou la particularité était de pouvoir lire toutes sorte de fabuleux livres en sirotant sa boisson préférée. Il était réputé sous le nom du Jazzy. Le cadre était romantique et très rustique, des tableaux de grands artistes de musiciens de jazz suspendus aux murs offraient son plus bel effet. Tout le long des murs reposaient des étagères en bois, de milliers de livres se dressaient, les clients mordus de lectures avaient juste à les cueillir pendant leur pause. A cette heure -ci le bar était bombé, il était sur deux niveaux et immense. Un service irréprochable même les employés étaient agréables et très rapides, une jeune serveuse s’approcha à leur table pour prendre la commande. Elle portait un pull noir le nom du bar était brodé dessus. Elle était rousse, les cheveux longs coiffés d’une queue de cheval. Elle avait à peine la vingtaine au visage frais. Puis Natacha regarda assez longuement Michael terriblement gêné. Elle enclencha la conversation afin de briser le silence.
Elle revenait sans cesse sur la motivation de son changement mourant d’appétit devant les réponses de Michael. Mais il esquiva sa question et s’engagea sur un sujet avoisinant le sujet. Il lui répondit tout en ajustant ses mots « Nous avons tous cette ambition de changer le monde faire du bien sur tous ce que nous détestons, la faim, la pauvreté le mal etc…Je pense que Einstein avait raison tout vient de l’esprit. Si nous formatons nos pensées, essayons tout d’abord de nous changer nous-même, d’être meilleurs. Une meilleure vision de nous -même et d’arrêter de s’apitoyer sur nos sorts. Enfin je sais que ce n’est pas facile mais au moins ce n’est pas un leurre. Donc tout cet engouement d’aider le reste du monde commençons par l’homme lui-même. Une nouvelle rééducation mentale et moral. Et cela va résoudre petit à petit toute souffrance venant de l’homme. Natacha buvait ses paroles et elle acquiesçait de sa tête comme d’un accord avec ses dire. Elle le questionna sur la place de Dieu dans cette folie de cruauté des hommes et de comprendre ce qui animaient tant les hommes à cette violence tout en sachant leurs appartenances à un corps religieux et de toutes religions confondues.
-Arrêtes de me regarder comme un phénomène étrange. Lui demanda Michael
-Tu es différent c’est tout. Je ne suis pas habitué à te voir sans tes lunettes et ta coupe enfantine .il vrai que tu étais …
-Finis ta phrase
-Non je voulais dire qu’il vrai que je ne voyais pas vraiment ton physique mais ta créativité ton talent de musicien
Elle était passionnée de musique tout comme la danse. Elle lui expliquait que les deux disciplines se liaient comme un accord. Puis d’un coup, elle ne dit plus rien. Elle se retourna et vit un musicien sur le comptoir du bar. Un enchantement se lit sur son visage et son corps. Elle applaudit avec joie ce magnifique morceau de Miles Davis. Et son ami lui chuchota que tous les mercredis soir c’est soirée Jazz. Ils finissent par se détendre tout en s’abreuvant de délicieux cocktails. Elle discuta de tous les sujets et lui demanda par curiosité pourquoi cet engouement pour les mots, écrire et qu’il en a fait son métier. Michael avec sourire lui rétorqua sans réfléchir comme une libération spontanée. «Pour me raconter à travers la magie du merveilleux qui alimente l’imagination. Peut-être aussi pour m’échapper de l’état dépressif que je cultive à merveille ces derniers temps et du coup les mots provoquent en moi un enchantement comme une passerelle me menant à un paradis virtuel remplie de ressources inépuisables. J’adore écrire, cela me soulage de certains maux en les couchant sur papier ». Ils discutèrent, échangèrent un long moment sur leurs passions communes, et la culture artistique. Mais elle insista sur son nouveau physique et un Michael très élégant qui sans rien lui cacher ne l’avait pas laissé indifférente. Durant toute la soirée, elle n’a cessé de le charmer offrant un véritable spectacle en finesse et discret accompagné de ce côté sensuel, suave tout en se mordant les lèvres rouges qu’elle savait tant maitriser. Il était bien sûr ravi même très touché par ces compliments, ses attentions si honorables tout en leur prêtant une grande suggestion. Michael avec élégance et humblement sans la grosse la tête lui souffla qu'un matin il décida de se reconstruire et que le physique pouvait l’aider en confiance et surtout lui donner une touche d’élégance pour ainsi dire lui faire oublier sa tristesse et le mélodrame. Tout est une question de vision des choses à chacun son pense-bête et sa manière d’apprivoiser ses peurs et ses travers.
Il a tout simplement suivi les conseils de Miss Hélène, il y a quelques temps, elle lui avait confié qu’avant toute chose pour apprécier le monde et son prochain, il fallait déjà apprendre à s’aimer et prendre soin de sa personne pour s’affirmer et s’imposer à la société en mettant en avant ses forces et de jouer de ses défauts avec humour. Enfin récolter avec amour et gratitude les fruits même sous l’apparence de la dureté de l’existence. Il faut saisir la vie comme une rose avec ses épines coupantes. Durant quelques jours il passa le grand cap, un point essentiel celui d’accepter sa propre personne de croire en soi, de se dessiner un but et de le mener jusqu’au bout pour s’accomplir. Peu importe le défi mais de s’y tenir. Comme un peintre devant une toile et de dessiner son projet tel qu’il imagine par les envies, les vibrations, il pouvait apprécier la joie de la découverte du changement apporté. Le pinceau se coucherait pour couler les couleurs et de lui donner vie au plus profond de des sentiments. Michael et Natacha apprécièrent ce moment d’intimité, un court instant ensemble se redécouvrir intimement. Ce fut la première fois et même le premier rendez-vous sans étiquette sans équivoque.
Juste un tête-à-tête en toute simplicité sans prendre de gant. La séduction s’opérait naturellement sans le moindre grain de sable se logeant pour ébranler un château de carte. Celui-ci semblait s’édifier sur un fondement bien solide. La soirée fut si belle que le temps défilait si rapidement. Ils se retrouvèrent face à l’appartement de Natacha. Il se remercièrent chacun maladroitement avec une bise sur chaque joue et Michael glissa d’un pas joyeux vers la porte d’à côté en ouvrant sa porte avec un sentiment d’arrache-cœur. Un dernier coup d’œil derière son épaule en esquissant un sourire à son amie.
6HOO du matin le réveil sonna sur la petite table de nuit, une lumière douce venait traverser les vitres de la chambre. Natacha se leva avec le sourire aux lèvres, s’étira quelques secondes les bras levées au ciel. Elle ferma les yeux, elle imagina sa journée aussi parfaite que la pensée de ce mot. Elle le répéta à voix haute. Maintenant ma journée est parfaite, ma vie est belle, je suis la reine de la danse. Elle respira un bon coup et posa le pied au sol. Ses pieds caressèrent le parquet blond et glissa dessus avec une posture digne d’une ballerine. Le parquait craquait sous ses pieds, elle se sentait si légère et guillerette. Elle dansa comme une étoile, le temps s’arrêta. Pendant ce temps de l’autre côté des murs Michael étudiait un nouveau morceau de musique. Les vibrations dégageaient de bonnes ondes, un instant rêveur s’emparât de nos amoureux. Même si un mur en béton les séparait. Ils ressentaient cet état de plénitude et l’envie de se prendre dans les bras, comme si la musique les réunissait. Natacha dansait encore et encore suivant le rythme de note pianoté par son voisin. Elle ressentait cette puissance comme un fil les reliant. Elle était si sereine son corps volait presque avec toute sa grâce comme un cygne dans sa majesté rempli de splendeur.
L’instant d’après, elle ouvrit sa porte et se retrouva nez à nez devant Michael cartable en cuir en main affublé d’un long manteau noir. Il s’avança vers elle,il prend sa fine taille par son bras et se rapprocha de ses lèvres lui offrant un baiser puis un second digne d’un film au cinéma. Et puis de sa voix tendre lui dit tout bas
-Merveilleuse journée !
2 jours plus tard
Natacha était fraiche, débonnaire affable heureuse. Elle ne se laissait plus abattre ou se laisser envahir et écraser par le passé par le souvenir de sa courte carrière de danseuse Etoile. Faire carrière était séduisante mais ce n’est pas son truc disait-elle « l’important est de s’en foutre. » se rappela une citation de Pagnol « apprécier la vie le matériel les titres on s’en fou » disait -elle devant son miroir tout en se coiffant. Tout d’un coup en observant la glace, elle imagina le visage de Michael. Derrière ce mur de brique Michael aussi était figé comme un penseur devant son reflet étrangement comme un lien qui les attiraient les liaient comme deux amants en quête amoureuse. La fabuleuse phrase de Michael sortit de ses lèvres « Aujourd’hui tu es le meilleurs et je t’aime» en posant sa main sur le miroir et tout d’un coup ce mot fait écho en lui comme s’ il traversait le mur de l’autre côté.
Natacha fini de se préparer et en se regardant devant son magnifique visage, elle s’adressa aussi un je t’aime comme si l’écho lui parvenait à son oreille et ajouta invite moi à un magnifique rendez-vous. Elle se rendit compte très vite qu’elle devait vite s’habiller et de mettre en parenthèse sa rêverie avant que l’on surprenne sa folie des grandeurs en souriant. Après-tout cela ne fait pas de mal juste un petit plaisir se disait-elle devant la glace. Quelques heures plus-tard elle recevait une visite des plus inattendue. Elle se précipita pour ouvrir et un immense sourire suivi d’un cri de joie s’exprima de la jeune femme. Elle sauta dans les bras de ce jeune homme. Il semblait être plus jeune qu’elle avec un dossier en main. Michael lui aussi se tenait devant le couloir avec l’intention de l’inviter à sortir. Il fut complètement dévasté devant cette scène qui le mis mal à l’aise à la limite au-dessus de la jalousie. Il resta courtois, un tantinet ridicule avec son bouquet de fleurs et déroutant un sourire crispé tout en souhaitant rapidement le départ du jeune homme.
Il s’avança vers eux, dissimulant une contrariété suivie d’un tonnerre grondant silencieusement dans son esprit comme une descente de 150 étages qui l acheva nette. Il était encore sonné. Natacha le débarrassa des fleurs en le remerciant d’une bise et d’une accolade affectueuse tout en l’invitant à entrer
-Michael je te présente mon conseiller Rob dit -elle.  Il m’aide pour mener à bien mon école de danses. Il est marié à ma meilleure amie

Extrait de mon roman Les crimes des esquisses  chapitre 3 bientôt disponible en librairie pour mi-septembre 2018

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